KIEV 19

Format	Année	Pays	Rareté
135	1985	URSS	Rare

Le boîtier et l'objectif sont millésimés 1990 (voir les 2 premiers chiffres des numéros de série)

Origine

Foire Photo de Chelles – 16 mars 2008

Commentaire

Ce lourd et massif boîtier reflex ne fut probablement pas importé dans les pays d’Europe de l’ouest (Voir les commentaires de JMB ci-dessous).

L’obturateur à fonctionnement vertical offre le choix des vitesses de la demi-seconde au 1/500 et la pose B ; la sélection se fait par la couronne située en façade. La couronne permettant le choix de la sensibilité est située sous la manivelle de rembobinage.

La synchronisation d'un flash est assuré par contact sur le sabot ou par la prise située sur le capot du prisme.

Le réglage de l’exposition se fait en pressant le bouton de fermeture du diaphragme, en plus du contrôle réel de la profondeur de champs, cette opération provoque l’affichage de diodes dans le viseur : une en haut, marquée "+", l’autre en bas, marquée " –". Le bon choix vitesse/ouverture correspond à l'allumage de ces deux repères.

La pile de 3,0 volts, logée dans la semelle, peut être remplacée par deux piles de 1,5 volt du type LR 44.

L'objectif à baïonnette, ouvrant à f/2 pour une focale de 50 mm, a reçu un traitement multicouche qui donne de beaux reflets verts à la lentille frontale.

Commentaires de JMB

(Grand amateur d'appareils soviétiques)

Une belle bizarrerie cet appareil ! Ce boîtier possède une monture Nikon AI et un mécanisme fortement inspiré du Ricoh Singlex.

L'Arsenal de KIEV, dont la principale activité concernait la Défense, l'optronique et viseurs de chars, a commencé à produire des appareils photos après le transfert des chaînes de fabrication des CONTAX allemands en 1945. Il faut savoir que dans l'ex-URSS, toutes les entreprises du complexe militaro-industriels avaient pour l'obligation de consacrer l'équivalent des 10% de la masse salariale à la production des produits de grande consommation dont certains assez éloignés des productions principales. C'étaient des modèles télémétriques KIEV dont les derniers portaient les références 4A et 4M. Ensuite, le modèle SALIUT, basé sur les premiers HASSELBLAD, fût produit, uniquement destiné aux reporters professionnels et aux journalistes, car produit en faible quantité (500/an environ pour le marché ukrainien). Les versions suivantes ont abouti au KIEV 80, produit encore en 2001. Un boîtier modernisé, KIEV 90, n'a pas connu la production de série car le début de la perestroïka a mis fin à cette tentative. Il existe un autre modèle, KIEV 60, toujours en 6x6, qui s'est largement inspiré du

PENTACON est-allemand dont les optiques sont d'ailleurs adaptables. 

Le boîtier KIEV 19 est plutôt proche de par sa conception du RICOH Singlex japonais que d'un boîtier Nikon, sauf pour la baïonnette Nikon AI . Il est à noter qu'à l'époque, aucun accord sur l'utilisation de la baïonnette Nikon n'a fait l'objet de négociations avec les japonais. Ce qui explique sans doute sa rareté sur le marché européen, en effet les importateurs ne voulaient sans doutes pas se retrouver devant des tribunaux pour l'importation d'un produit que l'on peut considérer comme une contrefaçon.

Mais la fabrique Arsenal ne s'est pas contentée de fabriquer une vague imitation d'un appareil Japonais, cette fabrique a développé une jolie gamme d'optiques: 2/35, 1,4/50, 2,8/100, 3,5/200, quelques zooms et surtout un 2,8/300 apochromatique copié  sur le 2,8/300 AIS  ED de Nikon. Ce dernier est  très rare et difficile à dénicher. Et dire qu'à l'époque il était vendu l'équivalent de 300 dollars US...

Le boîtier KIEV 19 était toujours fabriqué en 2002 sous sa version légèrement modernisée par les usines ARSENAL de KIEV, en Ukraine. Il est distribué sous l'appellation Kiev 19M dans une très jolie  version noire.

N° Série	N° Fiche	Mc K
Boîtier 9008855 Objectif 9009554	237	n.r.